C'est bon une madeleine (de Proust) !

L’essorage se termine et je me prépare à pendre mon linge. En moins de deux minutes, l’odeur fraîche et vivifiante aura empli la pièce, et m’aura transportée dans un lointain passé… Je me sentirai à nouveau à l’abri, à nouveau cajolée, une enfant serrant fort la main de sa mère dans la foule estivale.
Un à un, je sortirai les vêtements de la machine, les secouerai d’un geste sec et precis, celui que j’ai vu ma mère exécuter bien des fois ; j’en saisirai une brassée, mais au lieu de confier le séchage au soleil et au vent, j’épinglerai le tout à l’intérieur, sur un « tancarville » blanc.
Parfois, ce que vos parents vous lèguent n’est pas ce qu’ils pensent être le plus important… On ne peut pourtant nier que le plaisir et la fierté de porter de (beaux) vêtements propres et l’attention que l’on porte à ses affaires entretiennent des liens très étroits avec l’estime de soi, cet élément prépondérant du bien-être (certains iraient jusqu’à écrire : du bonheur).
La lessive, un acte insignifiant du quotidien ? Un hommage, aussi…