La femme Wonder

J’en rougis de honte…
En fait, non. Je vous ai, fidèles lecteurs, volontairement tenus un peu à l’écart depuis bientôt deux mois, en dépit des idées foisonnantes et de l’envie d’écrire.
C’est, je l’avoue bien volontiers, parce que j’avais tout un tas de choses urgentes à faire. Comme changer de carrière, par exemple. Je vous raconterai peut-être mon périple professionnel, un jour, si vous êtes bien sages et polis et que vous dites bonjour à la dame – et au monsieur aussi, hein, pas de sexisme dans le grand bric-à-brac.
Je reprends donc la plume, avec dans l’idée de répondre à une question qui pourrait paraître futile mais qui en réalité est essentielle – je remercie d’ailleurs Lalex de l’avoir posée – : comment est-ce que je recharge mes batteries ?

Tout d’abord, mon entourage proche vous dira que sa préoccupation première, c’est avant tout de les faire se vider un peu, ces satanées piles qui font de moi un zébulon plus gigotant qu’un chaton et plus bruyant qu’un célèbre lapin rose qui s’acharne sur son tambour. Pourquoi croyez-vous que je patine et pédale autant ? J’ai de l’énergie à revendre – et en plus, elle est propre et renouvelable, la mienne ! – tellement que mes débordements ont parfois le don d’agacer fortement les gens que je côtoie. Pour faire simple et rapide, je ne connais que deux modes de fonctionnement. « On », comme je viens de le décrire, et « off ».

Le mode « Off », ce n’est pas celui des jours sans – sans soleil, sans chocolat, sans un bon lolcat – c’est le bon vieux snooze. La sieste, en somme. La journée s’avère trop longue ou trop stressante ? Un canapé, une couverture en vraie peau de fausse bête (made in Sainte Éthique, of course!), et me voilà partie pour une demi heure de dodo réparateur. Au réveil, c’est un jour nouveau qui commence, et à défaut d’être alors rutilante comme un gardon (courtesy of el peckeu de Somme), je suis fraîche comme une rose :

Si les sofas vous boudent et qu’aucune fourrure et autre plaid – à carreaux ou sans – 100% polyester ne rôde dans les parages, reste la solution de repli : la sieste éclair.

A son bureau, entre deux cours,  les bras croisés en guise d’oreiller ; en boule dans le siège passager lors d’un trajet trop long ; assise au sol, le dos bien calé contre le mur ; dans le métro, côté fenêtre pour que l’épaule du voisin ne serve pas d’appui-tête (quoi que… On a connu plus nul comme technique pour aborder un(e) bel(le) inconnu(e) ; même sur la banquette défoncée d’une boite de nuit parisienne à 3 heures du matin, l’air vibrant de techno à 100 000 décibels. Pour peu qu’on s’endorme, la récupération est immédiate et impressionnante, qu’on ait sombré dans les bras de Morphée 47 secondes et demi ou 15 minutes.

Attention cependant : cette activité n’est pas sans danger. Certains vous jalouseront cette capacité à vous abstraire du monde et à retrouver des forces quand eux sont lessivés ou énervés. D’autres se moqueront de votre air béat et détendu, voire de votre bouche entrouverte – nous n’évoquerons pas les disgracieux incidents salivaires qui se produisent parfois… – alors que vous ne pourrez même pas vous défendre. Dans le métro, vous courez le risque de rater votre station – trois fois de suite pour ma part : c’est parce qu’à force d’entraînement, je m’endors vite, très vite, très très vite !

En bref : fermer les yeux 5 minutes me permet de jeter sur ce qui m’entoure un regard neuf et (re)posé. J’ai la chance de pouvoir le faire à volonté, pendant logique de la malchance d’être depuis ma plus tendre enfance victime d’un mal des transports terrestres que rien n’apaise…. sauf le sommeil !

Il ne me reste qu’à vous inciter à faire ce que les peuples sages et les enfants ont le bon goût et l’intelligence de pratiquer assidûment : la sieste. Et n’y voyez aucune proposition crapuleuse, mais plutôt une invitation à vous détendre corps et âme pour recharger vos batteries (et aussi pour mieux mémoriser, pour être moins fatigué(e), pour éviter les repas de famille qui traînent en longueur, pour cuver l’alcool consommé lors desdits repas…). A vous de trouver votre propre prétexte, après tout !

Dormez bien !