Écrire

Écrire

J’ai toujours aimé écrire.

Tout a commencé avec la correspondance au long cours tenue avec une amie pendant l’adolescence. Nous avions tellement de choses à nous raconter qu’au lieu de s’envoyer des missives – qui même en papier «par avion» exigeaient souvent plus d’un timbre – nous avons fini par joindre aux colis de livres que nous nous échangions des carnets, toujours plus épais, remplis au gré des divagations de nos pensées et de nos pieds.

J’en ai conservé l’habitude d’écrire partout – à défaut de souvent – et avec plus de facilité dans les lieux publics et en anglais (oh le bel attelage ! Oui, la prépa, ça vous marque…).

Rien ne vaut pour réfléchir le poids d’un stylo entre les doigts et la lisseur (parce que contrairement à lisseté, moins rare, ça ne rime pas avec douceur) du papier ; ma préférence, après toutes ces années, va d’ailleurs toujours à une bonne plume sur du Clairefontaine 90g, même si l’envie me prend parfois tellement soudainement et violemment que je me contente alors de ce que j’ai sous la main (dos de liste de course et bout de crayon gris…).

Souvent, les idées me hantent jusqu’à ce que je puisse les coucher par écrit. Là, mises en forme, elles s’apaisent ; mon processus de pensée aboutit et peut enfin cesser de tourner en boucle dans un recoin de mon cerveau. Écrire pour moi revient en fait à lâcher enfin, avec un soulagement extrême, ce que j’avais en mémoire vive pour le graver sur mon disque dur.

Amour des mots, de la langue, des langues… Les fées se sont sans nul doute penchées sur mon berceau, non que j’écrive bien – je ne puis être juge et partie, et dans le fond, je m’en fiche ! Non, je m’en contrefiche – mais parce que je prends un plaisir immense à formuler le monde qui m’entoure et celui qui m’habite.

Je réalise que quand j’écris, je ne fais que mettre des paroles sur la mélodie de ma vie.

(À ne pas confondre avec sa B.O., ces chansons qui partout m’accompagnent et me révèlent souvent ce que je ressens avant que je n’en ai vraiment conscience).