Et le feu

Et le feu

Élastique, sous mes pas, la terre rend à mon corps la force qu'il lui imprime; la terre immobile, la terre immuable, à 170° de mon corps qui court, qui trotte plutôt.

Au rythme de l'air qui entre et sort de mes poumons, soufflets infatigables, le pied se pose et se lève et se pose encore. L'air siffle, l'air ronfle, l'air glisse, froid, et mord le nez, la joue, la cuisse. Il me traverse, transparent, comme la glace qui trouble encore la surface de l'eau des fossés, mais plus celle des flaques où la boue joue à me faire perdre pied.

L'eau qui gicle, l'eau qui tombe, mais qui rafraîchit à peine la fournaise salée de mon front. Je brûle d'un feu sacré que rien n'arrête.

Ceux qui courent savent que c'est en eux que vit la flamme d'Olympie.