"Mouque tin nez !"

"Mouque tin nez !"

ou comment une civilisation ancienne nous apprend à lutter contre les méfaits de la pollution sur les voies respiratoires

J’ai grandi en ville, vécu à Paris pendant 12 ans, et j’aime encore aujourd’hui la vie parfois trépidante des capitales. Lille aussi en est une, celle des Flandres, à mi-chemin (ou presque) entre Paris et Bruxelles. La métropole m’offre tout ce dont j’ai besoin, et même un peu plus. Las ! Comme celui du joyau d’Ile-de-France, l’air de « L’isle » – c’est bien de là que vient son nom ! – est terriblement, horriblement et irrémédiablement pollué. Pire encore, c’est le royaume incontesté des microparticules, ces toutes petites poussières qui se glissent dans les voies aériennes et en irritent les muqueuses sensibles jusqu’à ce s’ensuivent éternuements incontrôlés et écoulements nasals inextinguibles.
Mes dernières années à Paris ont été un véritable calvaire respiratoire, et la situation ne s’annonçait pas plus rose lorsque j’ai migré dans le Nord. J’enchaînais sinusite sur sinusite, avec une petite pause en forme de trachéite de temps en temps.
Et c’est là qu’il est arrivé, sans se presser, celui qui, vieux de plusieurs millénaires, allait soulager les douleurs quasi permanentes – et je ne parle pas du nez bouché ! – des sinusites à répétition : j’ai nommé le jala neti lota.

J’admets qu’il a un air vaguement barbare, ce petit récipient d’acier – ou de cuivre, de céramique ou de (beurk) plastique – venu d’Inde. Il fait 10 cm de hauteur et de diamètre, et au bout de son long cou s’emmanche un cône.
Je vous entends d’ici : vous n’avez rien dit, mais vous vous demandez comment ça s’utilise.
Sachant que je pratique ce nettoyage de sinus tous les soirs, vous pouvez deviner que cela se fait ultra rapidement. En moins de 5 minutes, j’ai rempli le lota d’eau à 38,5°C, y ai ajouté la petite cuillère de sel pur qui met cette eau au même degré de salinité que mes muqueuses nasales – sinon, c’est aïe+ouille garantis ! -, ai fait passé le presque demi litre d’eau alternativement par une, puis par l’autre narine (je commence toujours par le côté droit, puisque vous voulez tout savoir…), ai séché mes fosses nasales – en soufflant par le nez, et non avec un sèche-cheveux ! – et ai nettoyé puis rangé mon neti lota.
Bilan ? Les crises de sinusite ne me font plus souffrir que très occasionnellement, et l’irritation perpétuelle qui me faisait larmoyer, éternuer, me moucher et parler du nez 8 mois sur 12 est de l’histoire ancienne.
Vous trouvez ça miraculeux ? Moi aussi. Le résultat vaut bien les regards interloqués des personnes qui croisent l’engin biscornu dans ma salle de bain ou, plus embarrassant encore, me surprennent en plein rituel de nettoyage (mais regardez plutôt) :

Soit, on a vu plus élégant. Mais si vous souffrez de troubles des voies respiratoires hautes, si vous êtes la victime annuelle des rhumes des foins et autres rhinites allergiques, je ne peux que vous conseiller d’essayer. Si le rituel du jala neti n’intègre pas pleinement votre quotidien, vous en serez au moins quitte pour une bonne crise de fou-rire dans la salle de bain !

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